jeudi 1 octobre 2015

01.10.2015 Retour Laval



Bouhhh c'est le départ. Debout à 6h00 pour boucler le sac à dos et rendez-vous à pied à la station de bus à 10 mn., place Galicia. Le bus prend la direction de l'aéroport qu'il atteindra en 40 mn. Il passe par des lieux que nous avons empruntés en arrivant. Aussitôt, des flash d'images nous reviennent en mémoire. L'arrivée au panneau Santiago, la descente du Monte do Gozo, le passage du ruisseau à Labacolla, le chemin qui longeait l'aéroport...

On est de bonne heure à l'aéroport,  mais il vaut mieux tenir que courir.
Nous prenons ainsi un bon petit déjeuner en attendant les formalités d'embarquement d'ici 9h30/10h00.

Çà va nous permettre de voir l'exposition sur l'historique de Compostelle et la maquette de la cathédrale.







Il est 9h30, nos bagages sont enregistrés. Maintenant, nous allons patienter dans ce grand hall vide où déambulent quelques touristes et pèlerins.

Voilà, nous venons de passer la zone de douane et nous attendons au guichet 6 l'autorisation d'embarquer sur le vol 8222 de la Vueling.




Plus que quelques minutes de patience, avant d'entrer dans l'avion.
Pour Jocelyne, elle inaugure son premier vol. Pour l'occasion elle a mis un beau chapeau tout blanc.

Il est 11h15, nous descendons jusqu'à l'avion.


En partant, Jocelyne, très observatrice,  remarque que le pilote a abîmé son avion en faisant des manoeuvres et son aile a été pliée.


Ce vol se fera en grande partie du temps au dessus de la mer, mais nous aurons la chance de survoler Nantes et Angers en arrivant en France.

Il est 14 h, malgré ce soi-disant défaut,  l'avion a bien atterri à Charles de Gaulle.

Les bagages sont récupérés et maintenant on se sert un petit menu "pèlerins banlieusards ", avant de prendre le RER pour Villepinte Parc des expositions.

Nous sommes un peu déboussolés, nous cherchons encore les flèches jaunes pour nous guider. Et nous sommes tout étonnés, les gens ici parlent comme nous.

15h48, arrivée au parc des expositions de Villepinte. Nous attendons 17h30 pour avoir des nouvelles de notre covoiturier.  Il devrait nous donner l'emplacement précis pour nous embarquer, nous et nos bagages. Il fait frais dehors, et ce malgré le soleil, il y a beaucoup de bruit de moteurs, le retour à la vie "normale" est difficile,  j'ai presqu'envie de faire demi-tour.

Il est bien connu que les voyages forment la jeunesse, mais surtout fatiguent les "vieux ".


Çà y est,  prise en charge vers 18h15, car il y a évidemment,  plein de bouchons dans Paris.

Il est 21h20 nous venons de passer Le Mans. La route se fait bien. Nous devrions pouvoir être sur Laval vers 22h.

Pour bien finir mon pèlerinage, je décide de rentrer à pied à la maison. Elisabeth vient me rejoindre à la gare pour faire les derniers Kms.

Arrivé dans l'impasse,  un accueil très chaleureux, de mes voisins, amis et enfants m'attend, comme pour fêter le retour de l'enfant prodigue, autour d'une bonne bouteille de champagne.





mercredi 30 septembre 2015

30.09.2015. Retour Santiago



Buenos dias.
Aujourd'hui, nous faisons le retour sur Santiago en bus, soit 2h30 de trajet. J'ai brûlé mes chaussettes (trouées depuis quelques jours) donc je n'ai plus de rechange. Je vais donc limiter mes efforts.

Je vais pouvoir faire un premier bilan.

J'ai parcouru sur l'ensemble du périple depuis la pointe St Mathieu, jusqu'à la pointe Fistera: 2.080 kms en 83 jours.

Cette année, étant mieux préparé physiquement,  j'ai peu utilisé les produits à base d'arnica.

Par contre,  beaucoup d'usure matérielle, une paire de chaussettes sacrifiée et brûlée après usage. Une paire de lunettes de vue à laquelle il ne reste reste qu'une branche. Une paire de lunettes de soleil, dont l'un des verres est fendu et ne tient que parce qu'il s'agit d'un miracle permanent. Une montre qui ne veut plus me donner l'heure, car elle a rendu l'âme. Un de mes deux étuis à lunettes a la fermeture éclair qui a rendu l'âme également.

J'ai perdu à nouveau 6 kg.

Mais, à part cela,  Madame la Marquise, tout va très bien, tout va très bien.

La température à l'arrivée à Santiago a fortement baissé. Je vais reprendre ma polaire pour aller flâner cet après-midi près de la cathédrale.

Ce soir, de nouveau dîner au Paradiso, car trop sympa l'ambiance,  dans un petit café qui ne paie pas de mine à l'extérieur et nous allons de nouveau apprécier une petite Sangria "maison".


mardi 29 septembre 2015

29.09.2015. 35ème étape

Cée - Fistera - 27 kms - 5h30.


Dernière journée de mon trajet commencé voici plus d'un mois.

je débute d'abord par une grasse matinée. Puis après un petit déjeuner copieux servi à l'albergue, je pars à 8h10 pour Fistera,  la ville. Il fait jour, je rejoins la ville d'à côté Corcubion.


Avant de continuer,  je vais vous donner des nouvelles de la lune que je viens d'apercevoir toute guillerette entre deux maisons. Je vous rassure donc,  elle est bien remise de ses émotions d'hier. Mais je ne la vois que quelques secondes, car elle disparaît immédiatement derrière la forêt au pied de laquelle le sentier commence l'ascension. Car, en effet, je dois prendre de la hauteur pour aller à San Roque.


De là, première découverte de la Pointe Fistera et de sa superbe côte. Mais ce ne sera pas l'équivalent de nos chemins côtiers. En 3 h je vais réussir à rejoindre Fistera. Sur le chemin je vais rencontrer à nouveau le polonais que j'ai croisé à l'albergue de Cluny à Sahagun, il y a de çà 20 jours ou bien le suédois avec qui j'ai fait halte à la fontaine de pena, le 27.09.




Première mission, chercher une albergue, afin de réserver 2 lits pour la nuit. Ce sera fait, à l'Arasolis, puis une fois Jocelyne arrivée en bus de Santiago, nous allons déjeuner sur une esplanade.


Pour faire la digestion nous allons jusqu'à la pointe Fistera située à 2,5 kms.



Là, je ne vais pas déroger à la tradition pèlerine médiévale. Il faut y brûler ses vêtements usés par le voyage, pour revêtir des vêtements neufs, symbolisant ainsi une mort et une renaissance à l'issue du chemin.



J'ai tout à coup une sensation de légèreté. Je me sens libre et seul face à l'océan comme dans le film Titanic, sauf que là, c'est pour couler....  des instants délicieux.




Évidemment, je ne peux me retenir de rentrer à Fistera par la côte San Guillemin,  plutôt que faire demi-tour. L'avantage, c'est le point de vue imprenable sur la pointe, ainsi que sur l'autre face de la côte exposée à l'ouest, donc plus découpée encore.







lundi 28 septembre 2015

28.09.2015. 34ème étape

Vilaserio - Cée - 42 kms 9h30.


Pas d'éclairage dans ce village de Vilaserio,  donc le départ est retardé à 7h30.
Mais j'assiste dès ma sortie à un spectacle magique. Le duel, sans doute perdu d'avance entre la pleine lune et le soleil. La première, fière, étincelle de sa lumière blanche, tandis que l'astre de feu, plus modeste se cache encore derrière les collines.


Ce spectacle d'une heure, va se dérouler sous mes yeux, sur 360 degrés (n'est-ce pas Marie ...). Devant moi, servant d'étoile du berger, la lune m'indique le chemin à suivre.

Derrière moi, le soleil, tapis derrière la colline, n'attend que son heure pour me chauffer les mollets.


Ça y est le combat est engagé et la lune commence à perdre de sa lumière.


Elle est blessée et met sans doute un pied à terre. Le soleil pendant ce temps envoye ses flèches de feu, mais reste prudemment caché derrière la colline.


La lune est touchée gravement, sa lumière s'affaiblit et elle tente de se blottir derrière la colline, peut-être pour aller se soigner là bas dans l'océan Atlantique et revenir en pleine forme demain.

Le soleil, voyant qu'il a remporté la partie, décide maintenant de quitter sa cachette.


Et il ne faut pas attendre longtemps, aussitôt après la disparition de la lune, je me retourne et dans les secondes suivantes, le soleil, comme un fier gaillard, se lève, passe au dessus des fourrés afin de briller de mille feux.

A peine le temps de prendre l'ultime photo. Voilà comment défile une heure de mon temps et comment j'avale ainsi 5 kms.

Mais je parle, je parle et j'oublie de vous dire que ce matin, terminés les sentiers, je vais suivre des petites routes vicinales où l'asphalte sera la règle. Mais pas de circulation, alors ne soyons pas trop exigeant. Les forêts d'eucalyptus font place aux cultures de maïs dont la récolte commence.

Je m'interroge sur la raison de l'ensilage de ce maïs,  ne voyant aucune bête à cornes. Mais en passant près des immenses fermes, je vois ces pauvres vaches en stabulation qui ne semblent pas connaître le goût de l'herbe fraîche.
D'ailleurs, il y a très peu d'herbages.

Le terrain est à nouveau très vallonné et je me dirige vers Hospital où j'espère faire une halte restauration après 27 kms.



Je dépasse le hameau de Lago,  quand tout à coup, je crois apercevoir la mer sur ma droite ? Je marche vite, mais tout de même. Je l'attends plutôt sur le côté gauche. Je prends mon GPS et je constate qu'il s'agit du grand lac artificiel de Encoro da Fervenza.


Qui dit vallons, dit changement dans les campagnes,  l'herbage reprend ses droits et les animaux font ce qu'ils devraient faire naturellement,  ils pâturent.

Les hameaux prennent un caractère plus celte, aussi les séchoirs à maïs sont maintenant entièrement en granit.



Je fais ma pause déjeuner à 12h45 à l'hospital. Là,  il y a un bar qui fait également albergue. Il ne faut pas le rater, car après plus rien d'ici 15 kms. Et avaler 27 kms, çà ne nourrit pas son homme, au contraire.

3/4h après avoir dégusté ma tortilla con Jamon, accompagnée comme il se doit d'un vinô tinto servi dans un grand verre à eau et apprécié mon café américano, je pars en direction de Cée distant de 15 kms.

Cette fois ci c'est la lande bretonne qui s'offre à moi, avec ses ajoncs et sa bruyère.



Au bout d'une heure j'arrive à N.D. des Neiges. Étrange ce nom, alors qu'il fait pas moins de 30 degrés. Heureusement elle pense à tout, et offre aux pèlerins déshydratés, à ses pieds, une agréable source d'eau très fraîche. Pour ne pas la rater,  un crucifix à été planté juste devant. Les crucifix sont toujours sculptés avec le Christ sur une face et Marie sur l'autre.




Une heure plus tard, c'est au tour de l'ermitage San Pedro de nous offrir sa source. Là, il fait encore plus chaud, alors je rempli mon chapeau d'eau fraîche avant de me le renverser sur la tête.

Après 38 kms, à l'arrivée de l'ultime sommet de la journée, tout à coup surprise, enfin la mer, la vraie, l'océan Atlantique. Quelle joie, ne reste plus que 4 kms à descendre et je suis au port de Cée.



Je rejoins, tout d'abord l'albergue Casa da Fonte, pour y prendre mon lit.

Après une bonne douche bien méritée et très appréciée,  je ne peux m'empêcher d'aller faire un tour sur le port et prendre un café américano, avec tapas offerts pour seulement 1,20 euro.






Çà y est, je sens l'air marin, je remplis mes poumons, à les faire éclater, de l'odeur des varechs.
Je dirais bien : la mer vomit l'embrun (bien fait fallait pas en prendre), mais elle est d'huile.

Je vais rentrer à l'albergue pour y manger, un repas collectif, et après finir mon blog.